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Le malentendu d’Irène Némirovsky

Le malentendu d'irene Nemirovsky
Un roman d’amour ou plutôt sur l’amour impossible entre un homme et une femme.
Elle, Denise, belle, jeune, mariée à un riche homme d’affaires et maman d’une petite Francette. Lui, Yves, célibataire, devenu récemment « pauvre » et devant travailler comme employé de bureau.
Ils se rencontrent pendant des vacances idylliques dans un hôtel sur la côte basque. Il s’éprend d’abord d’elle, de sa douceur, de sa beauté et de sa fraîcheur. Très vite, sa présence lui devient indispensable et il réussit à obtenir d’elle ce qu’il désire.

Mais, déjà la fin des vacances approche et l’idée de Paris sonne le glas d’une amourette facile et légère. Avec son retour à ses responsabilités, c’est un douloureux retour à la réalité pour Yves. Maintenant qu’il a épuisé toutes ses économies en menant la grande vie pendant ses vacances, il doit reprendre une vie tranquille et ennuyeuse avec pour seul ami, son chien Pierrot.
C’est alors une longue accumulation d’attente, de chagrin et de frustration qui commence pour Denise. Prise au piège de l’amour, elle le veut nuit et jour pour elle toute seule, mais n’a que des miettes par-ci par-là. Continuellement dans l’espoir d’un signe de sa part, d’une carte ou d’un coup de téléphone, elle attend. Reproches, incompréhension… Elle réalise qu’elle l’aime trop ou en tous cas plus que lui. Alors, avisée par sa mère, elle envisage de prendre un autre amant pour essayer de l’aimer moins. Mais, par un malheureux concours de circonstances, il l’apprend et elle le perd…
Le malentendu est en fait le premier roman d’Irène Némirovsky. Paru en 1926, il n’avait alors jamais été republié. Dans une belle prose, il se lit avec facilité et rappelle Françoise Sagan. Alors qu’elle n’est âgée que de 23 ans, ce livre annonce déjà l’immense talent de l’écrivain à décrypter les sentiments et la psychologie de ses personnages.

Le malentendu d’Irène Némirovsky, chez DENOËL, 15 €, 169 P.

Morceaux choisis

Et furtivement, tandis qu’il l’embrassait, elle essuya de la main deux grosses larmes qui débordaient de son cœur trop lourd.

Ce qu’il lui fallait comme il faut de l’air pour respirer, c’était l’assurance d’être aimée.

Et cette incompréhension, c’était une des preuves les plus terribles qu’elle manquait entre eux, l’étrange fibre sensible qui relie deux êtres, les noue en un seul, les fait mystérieusement jouir des mêmes joies et saigner des mêmes souffrances ; oui, il manquait quelque chose entre eux d’insaisissable, d’inexprimable, tout simplement, peut-être, ce qu’on nomme l’amour réciproque.

Cependant, sur le cadran, les minutes passaient, pressées, rapides, comme de sournoises petites bêtes rongeuses, qui filent emportant chacune un minuscule lambeau de vie.

L’amour qui naît de la peur de la solitude est triste et fort comme la mort.

Bienheureux, l’humble mâle du peuple qui, simplement associe la femme à ses tristesses comme à ses joies…

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