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Umberto Eco perdu dans le faux du vrai
Une polémique est née en Italie à propos du dernier roman de l’écrivain, Le Cimetière de Prague.
Alors que le nouveau roman d’Umberto Eco s’apprête à sortir dans nos librairies, le 23 mars prochain, la presse italienne reproche à son auteur d’avoir mélangé éléments historiques et fiction.
Trente ans après Le Nom de la Rose, Umberto Eco nous offre un nouveau roman mêlant intrigues et Histoire.
Mais cette fois, il a décidé de s’attaquer aux « Protocoles des Sages de Sion », un texte écrit par un faussaire russe au début du siècle à Paris « faisant croire qu’il existait un programme mis au point par un conseil de sages juifs afin d’anéantir la chrétienté et de dominer le monde. »
Utilisé par Hitler comme preuve d’un complot Juif, il est dès lors devenu un « classique de l’antisémitisme. »
Or, en s’emparant d’un tel sujet, le but d’Umberto Eco était de « se confronter longuement et ouvertement avec les clichés antisémites, pour les démonter ».
Mais là où le bât blesse, comme le révèle l’historien, spécialiste de l’antisémitisme, Pierre-André Taguieff, au Figaro, c’est qu’à force de détails : « Son roman ressemble à une compilation de textes antijuifs qui font oublier les intrigues ».
De plus, l’auteur y a constamment mêlé le vrai au faux, les rumeurs et les légendes aux faits et récits. Ce dernier n’hésitant pas à comparer ce nouvel opus à un « Dan Brown pour Bac +3. »
Et comme le disait le poète et écrivain Paul Valéry «Le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux».
Sa crainte est donc que cet ouvrage, au lieu de dénoncer les rouages antisémites, devienne davantage « pour les lecteurs naïfs, comme un manuel d’initiation au conspirationnisme antijuif et antimaçonnique. »
Car le pouvoir de l’écrit est tel qu’il peut faire croire que ce qui est écrit est vrai…
Pour en savoir plus : lire l’article du Figaro
Et lire l’interview qu’Umberto Eco a donné à Wikipédia:
http://fr.wikinews.org/wiki/Umberto_Eco,_%C3%A9crivain,_donne_son_avis_sur_Wikip%C3%A9dia
Le Cimetière de Prague d’Umberto Eco chez Grasset, traduit de l’Italien par Jean-Noël Schifano, 580 p., 23€.
En librairie le 23 mars.

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