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Adieu à la résistante et poétesse Bella Akhmadoulina
L’écrivain et résistante russe Bella Akhmadoulina vient de s’éteindre hier à Moscou.
Tour à tour, journaliste, actrice, scénariste, traductrice, écrivain et poétesse, la grande dame qui est décédée hier à 73 ans avait plus d’une corde à son arc.
Celle qui a écrit Histoire de pluie et autres poèmes faisait partie d’un groupe d’écrivains appelé “Nouvelle vague littéraire » qui soutenait l’idéologie occidentale.
Mais au-delà d’être une grande poétesse, à laquelle l’actuel président Dmitri Medvedev a rendu hommage en déclarant que : « C’était une perte irréparable. Son oeuvre faisant partie des classiques de la littérature russe. » Elle restera le symbole de la résistance soviétique et du dégel des années 1960. C’est pourquoi cette phrase de celui qui représente les autorités russes aujourd’hui a une valeur particulière.
En effet, Bella Akhmadoulina est connue pour s’être élevée à plusieurs reprises contre le gouvernement soviétique.
Une première fois, en 1959, où elle fut sanctionnée pour avoir ouvertement pris partie pour l’écrivain Boris Pasternak, le père de Docteur Jivago, qui venait de s’être vu décerné le Prix Nobel de littérature et qui dut le décliner, les autorités déclarant qu’il était « agent de l’Occident capitaliste, anti-communiste et anti-patriotique », sous peine de répercussions sur sa famille.
À partir de 1964 et l’arrivée au pouvoir de Brejnev, elle commença à rencontrer des difficultés pour se faire éditer et rentra en résistance.
Elle se mit notamment à signer des lettres pour soutenir les opposants au pouvoir comme Andreï Sakharov, un physicien nucléaire russe, à l’histoire passionnante, qui fut le père de la bombe H et qui obtint le Prix Nobel de la Paix en 1975 pour son combat pour les droits de l’homme en URSS.
En 1967, elle participa avec 22 autres écrivains à l’Almanach Métropole, qu’elle imprima en 12 exemplaires, dans lequel ils dénoncèrent la censure soviétique.
En 1993, elle signa « La lettre des 42 qui demandait l’interdiction des mouvements et partis communistes et nationalistes en Russie. »
Mariée trois fois, elle fut notamment l’épouse d’Evgueni Evtouchenko, l’une des autres figures de proue du dégel et l’une « des premières voix humanistes à s’élever en Union soviétique pour défendre la liberté individuelle. »
Enfin, alors qu’elle avait été exclue de l’Union des écrivains, elle en devint la secrétaire après la chute du communisme.
Histoire de pluie et autres poèmes chez Buchet-Chastel

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