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L’écrivain et ancien résistant espagnol s’est éteint hier à Paris, à l’âge de 87 ans. Le plus français des écrivains espagnols vient de nous quitter, mardi 7 juin, à Paris. Celui dont la majorité de l’œuvre a été rédigée en français restera avant tout l’auteur de L’écriture ou la Vie. Dans ce livre, qui est devenu un classique de la littérature, il relate l’expérience la plus difficile de sa vie et la plus inhumaine, son internement au camp de Buchenwald pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Communiste de la première heure, il entre dans la résistance dès 1939, alors qu’il est à Paris. Mais il se fait arrêter en 1943, par la Gestapo, et à seulement 19 ans est envoyé en camp. Très vite, il se greffe à la structure communiste du camp, chargée de repartir les détenus dans des commandos de travail.

Il y restera jusqu’à la fin de la guerre où l’armée du général Patton le délivrera. Il choisira alors « l’amnésie délibérée pour survivre. »

Il mettra presque 20 ans à rompre ce silence avec l’écriture d’un premier livre autobiographique, Le Grand Voyage, où il parle de son expérience dans le camp de concentration.

Mais il faudra attendre 1994, presque 50 ans après sa libération de Buchenwald pour qu’il révèle l’indicible dans L’Ecriture ou la Vie.

Après avoir été traducteur, puis dialoguiste et scénariste de films pour Resnais et Costa Gavras. Il décide de retourner en Espagne, et devient Ministre de la culture en 1988. Trois ans plus tard, il critique des membres du gouvernement et quitte ses fonctions.

Très controversé pour son parcours politique et ses opinions, il décide finalement de retrouver une vie de citoyen et partager sa vie entre la France et l’Espagne.

En 1996, il est élu à l’Académie Goncourt, mais il ne peut y siéger car il a conservé la nationalité espagnole.

Quoi qu’en disent ses détracteurs, Jorge Semprún aura laissé un livre important d’un point de vue historique et littéraire, pour certains un chef d’œuvre.

À lire :

L’Ecriture ou la Vie de Jorge Semprún chez Folio/Gallimard.